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Communiqués de presse

Joanna Harrington reçoit le prix annuel de l’ACPD pour ses contributions à l’enseignement et à la recherche

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Juin 2018 – La co-chercheure du PCJI Joanna Harrington a reçu le Prix pour l’excellence académique 2018 de l’Association canadienne des professeurs de droit (ACPD). Le prix est remis pour souligner des contributions exceptionnelles à la recherche et à l’enseignement en droit d’une professeure canadienne en milieu de carrière. Les récipiendaires sont choisis par un comité de sélection qui évalue les candidatures en fonction de la qualité de l’enseignement et de la recherche, de l’innovation dans ces deux domaines, ainsi que de la qualité et de l’impact de la réflexion juridique universitaire.

La carrière accomplie de la Pre Harrington l’a menée à voyager autour du globe, de l’Australie à la Chine et au Viêt-Nam. Elle a
notamment enseigné les droits humains à des fonctionnaires au Suriname et le règlement international des différends à des étudiants à Shangai. Ses activités de recherche l’ont menée à être invitée comme professeure à l’Université d’Oxford et à l’Université du Texas à Austin. De plus, elle est souvent invitée à titre de conférencière au Canada comme à l’étranger, en plus d’être une auteure largement publiée, ayant écrit plus de 30 articles juridiques et chapitres de livres. Elle est également co-auteure d’un texte important utilisé pour l’enseignement du droit international au Canada.

Ses publications ont contribué à l’avancement du droit et des discussions politiques concernant l’équilibre entre la protection des droits humains et la recherche d’une coopération transfrontalière efficace aux frontières dans la poursuite de crimes graves. Ses travaux de recherche impliquent souvent des collaborations avec des organisations telles que le Comité international de la Croix-Rouge et le think tank Chatham House.

Plus d’informations au sujet de la carrière et des accomplissements de la Pre Harrington sont disponibles ici.

 

Des membres du Partenariat interviendront comme amici curiæ devant la Cour pénale internationale concernant la situation des Rohingyas

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31 mai 2018– Des membres du Partenariat canadien pour la justice internationale (CPIJ) ont reçu l’autorisation de la Chambre Préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI) de soumettre leurs observations comme amici curiae sur d’importants enjeux juridiques découlant de la situation des Rohingyas au Myanmar et Bangladesh.

Contexte

Le 9 avril 2018, la Procureure de la CPI a présenté une demande de décision basée sur l’article 19(3), pour déterminer si la Cour peut exercer sa compétence relativement à la déportation des Rohingyas du Myanmar au Bangladesh. La complexité des enjeux juridictionnels découle du fait que les Rohingyas sont déportés depuis le territoire d’un État qui n’est pas partie au Statut de la CPI (Myanmar) vers un territoire d’un État partie au Statut (Bangladesh). Puisque c’est la première fois que le Procureur présente une telle requête basée sur l’article 19(3), la Chambre préliminaire I aura à statuer sur plusieurs enjeux inédits et importants.

Des membres du CPIJ ont soumis une demande d’autorisation pour intervenir comme amici curiae le 25 mai 2018. Le Chambre leur a accordé cette permission le 29 mai 2018 en vertu de la Règle 103 du Règlement de procédure et de preuve de la CPI. Dans cette décision, la Chambre a reconnu la vaste expérience du PCJI et de ses membres dans les domaines du droit pénal international, des droits humains, du droit des réfugiés, du droit migratoire et du droit humanitaire, de même que dans l’intervention comme amici curiae devant les cours nationales et internationales. Elle a affirmé que les soumissions proposées étaient  « desirable for the proper determination of the Prosecutor’s Request » (c’est-à-dire : « souhaitables pour la détermination adéquate de la demande de la Procureure »).

Enjeux en cause

Les membres du Partenariat agissant comme amici curiae supporteront la position de la Procureure en fournissant des observations juridiques complémentaires, et assisteront la Chambre dans l’analyse des enjeux sur lesquels la CPI n’a jamais eu à se prononcer auparavant. En particulier, les membres du PCJI aborderont les trois enjeux suivants :

  1. Si l’article 19(3) du Statut de Rome permet au Bureau de la Procureure de demander une décision sur la juridiction ;
  2. La portée de la compétence territoriale en vertu de l’article 12(2) ; et
  3. La nature et la définition du crime de déportation sous l’article 7(1)(d).

L’amici curiae sera déposé avant le 18 juin 2018 par 17 membres du Partenariat, nommément : Jennifer Bond, Robert J. Currie, Amanda Ghahremani, Julia Grignon, Mark Kersten, Fannie Lafontaine, François Larocque, Frédéric Mégret, Valerie Oosterveld, Frederick John Packer, Pascal Paradis, Darryl Robinson, Penelope Simons, Érick Sullivan, Alain-Guy Tachou Sipowo, Mirja Trilsch et Jo-Anne Wemmers.

Des membres du Partenariat interviendront comme amici curiæ devant la Cour pénale internationale dans l’affaire Al Bashir

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21 mai 2018 – Un groupe d’experts comprenant des membres du Partenariat canadien pour la justice internationale ont reçu l’autorisation de soumettre des observations par rapport à des enjeux complexes et controversés touchant à l’immunité des chefs d’États.

Le groupe d’experts, composé de Darryl Robinson (Queen’s University), Fannie Lafontaine (Université Laval), Valerie Oosterveld (Western University), Margaret M. deGuzman (Temple University), Robert Cryer (Birmingham Law School), et Carsten Stahn (Université de Leiden), ont été invités à soumettre un amici curiæ à la Cour avant le 18 juin 2018. Mark Kersten (Munk School of Global Affairs) et Sergey Vasiliev (Université de Leiden) ont également été consultés lors de l’élaboration de la demande.

Les enjeux en cause découlent de l’affaire contre le Président du Soudan Omar Al-Bashir, accusé de génocide et d’autres crimes qui auraient été perpétrés au Darfour. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a référé la situation à la Cour pénale internationale, et a ordonné au Soudan de « coopérer pleinement » avec la Cour. Certains États, incluant la Jordanie, ont échoué à procéder à l’arrestation d’Omar Al-Bashir. Le Royaume hachémite de Jordanie a interjeté appel de la décision de la Chambre préliminaire II concernant la non-exécution par la Jordanie de la demande que lui avait adressée la Cour aux fins de l’arrestation et de la remise d’Omar Al-Bashir. Cette affaire concerne les pouvoirs du Conseil de Sécurité des Nations Unies de mettre de côté les immunités dans la poursuite de la justice.

La demande d’intervention et la décision acceptant celle-ci sont disponibles en ligne.

Présidence canadienne du G7 : Le PCJI a soumis des recommandations pour promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes

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Avril 2018 – Le Partenariat canadien pour la justice internationale a récemment présenté une note à l’attention de l’Ambassadrice Isabelle Hudon, co-présidente du Conseil consultatif sur l’égalité des sexes pour la présidence canadienne du G7, dans le but d’apporter des informations et des pistes de réflexions utiles à la préparation du 44esommet du G7, qui se tiendra en juin prochain à Charlevoix.

Le 16 novembre 2017, des membres du PCJI ont pris part à un événement public suivi d’une consultation en table ronde d’experts avec le sous-ministre pour le sommet du G7 et représentant personnel du Premier Ministre, M. Peter Boehm. L’événement a eu lieu à l’Université Laval, à Québec. De plus, des membres du PCJI ont rencontré l’Ambassadrice Hudon le 14 mars 2018, toujours à l’Université Laval. La note, élaborée par Fannie Lafontaine, Pascal Paradis, Janine Lespérance, Penelope Simons et Valerie Oosterveld, a ensuite été soumise à l’Ambassadrice Hudon à sa demande, le 16 avril.

Cette note visait à contribuer au développement de l’agenda canadien et des priorités spécifiques à mettre de l’avant pour le sommet du G7. Le PCJI a identifié en particulier trois axes principaux dans lesquels le Canada est bien placé pour jouer un rôle de premier plan :

  1. Prévenir les violences sexuelles et sexospécifiques par une responsabilité pénale accrue ;
  2. Mettre fin à la complicité dans les violations des droits humains, particulièrement celles touchant aux violences contre les femmes et les filles, par l’accroissement de la responsabilité des entreprises et l’établissement de mécanismes de réparation pour les victimes ;
  3. Utiliser les lois et des mécanismes légaux pour autonomiser les femmes et les filles.

Ces sujets sont liés aux cinq thèmes clés que le gouvernement canadien a choisi de prioriser pour la présidence canadienne du G7, et sont touchent tous particulièrement le thème principal et transversal « Promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes». Ils touchent également aux thèmes « Construire un monde plus paisible et sécuritaire» et « Investir dans une croissance qui bénéficie à tous ».

Les recommandations incluent notamment la création d’un groupe de travail international (taskforce) sur la responsabilité pour les violences sexuelles et sexospécifiques, qui servirait à recenser et identifier les meilleures pratiques dans la poursuite de ce type de violence. Elles incluent aussi l’adoption d’un mécanisme de surveillance adéquatement financé doté de la capacité de conduire des enquêtes efficaces et indépendantes, de faire des recommandations, d’imposer des sanctions aux entreprises et de fournir des réparations aux victimes dont les droits humains ont été violés par des entreprises, notamment par la perpétration de violences sexuelles et sexospécifiques. La mise en place d’aide internationale et de programmes de coopération internationale au support de l’autonomisation légale des femmes est également recommandée.

La note complète est disponible ici (anglais seulement).

 

La poursuite des crimes internationaux : une rencontre d’experts impliquant 27 experts internationaux aura lieu cette semaine à Ottawa

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Ottawa, le 14 mars 2018 – La rencontre d’experts « La poursuite des crimes internationaux : rencontre d’experts sur la collaboration entre les autorités nationales chargées des poursuites (ANP) et les organisations non-gouvernementales (ONG) » aura lieu à l’Université d’Ottawa les 15 et 16 mars 2018.

Cette rencontre d’experts vise à améliorer significativement la collaboration entre les ANP et les ONG dans la poursuite des crimes internationaux tels que les génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

Cette collaboration est indispensable au succès du système global de justice internationale créé en 1998 par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, qui célèbre cette année son vingtième anniversaire. En vertu de ce statut international, les États ont la responsabilité première d’enquêter, d’engager des poursuites et d’entreprendre des mesures d’extradition relativement aux crimes internationaux. Ils sont souvent aidés par des ONG, qui jouent un rôle important dans le contexte des poursuites engagées au niveau national. Cependant, bien peu a été fait à ce jour pour développer des lignes directrices visant à s’assurer que les ANP et les ONG impliquées dans de telles poursuites collaborent de façon à s’apporter un soutien mutuel, dans le but de réaliser des poursuites couronnées de succès, qui respectent la garantie d’un procès équitable et qui prennent en considération la perspective de genre à tous les niveaux.

Les vingt-sept experts internationaux en provenance d’États, d’ONG et d’institutions académiques partageront leurs points de vue, leurs expériences et leurs connaissances relativement à plusieurs enjeux influençant cette collaboration. Ces discussions mèneront à la publication d’un rapport qui pourrait avoir un impact durable sur les lois, politiques et institutions qui visent à dissuader la commission de crimes internationaux et contribuer au processus de rétablissement des victimes.

Cette rencontre est organisée par la Section des crimes de guerre et crimes contre l’humanité du Ministère de la Justice du Canada, le Centre canadien pour la justice internationale, Avocats sans frontières Canada, le Human Rights Center of University of California Berkeley School of Law, l’Université Laval et le Partenariat canadien pour la justice internationale. Elle est partiellement financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) et par Patrimoine canadien. Plusieurs États et organisations de la société civile ont également apporté des contributions en nature.

Célébration du 20e anniversaire du Statut de Rome à La Haye : le co-chercheur Darryl Robinson a participé

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Le Partenariat a participé au lancement des célébrations commémorant le 20e anniversaire du Statut de Rome à La Haye, aux Pays-Bas. L’événement s’est déroulé les 15 et 16 février 2018.

Lors de la première journée de l’événement, qui se tenait aux locaux de la Cour pénale internationale (CPI), les acteurs-clé ont présenté des réflexions sur la trajectoires de la justice internationale. Les orateurs incluaient notamment la Présidente, la Procureure et le Greffier de la CPI, ainsi que l’ancien Secrétaire Général des Nations Unies Kofi Annan et le Haut-Commissaire des NU aux Droits de l’Homme.

Le second jour de la commémoration, qui s’est tenue au Palais de la Paix, comportait trois sessions interactives portant respectivement sur l’importance historique du Statut, les enjeux actuels auxquels fait face la CPI, et le futur de la justice internationale. Chaque session était dirigée par trois à quatre panélistes avant d’être ouverte pour donner lieu à un dialogue interactif entre les personnes présentes.

Le co-chercheur  Darryl Robinson, Professeur Associé à Queen’s University, a pris la parole lors de la deuxième session. Il a abordé le sujet du difficile environnement de communications de la CPI. Un élément important est que certains défendeurs et opposants ont eu les ressources nécessaires pour lancer d’efficaces campagnes de relations publiques contre la Cour. Un autre élément est que même les partisans de la Cour ont des attentes contradictoires envers celle-ci. Étaient présents à cet événement de nombreux experts en matière de justice pénale internationale, incluant des représentants ayant contribué à la négociation du Statut de Rome, des dirigeants d’organisations non gouvernementales, des diplomates, des universitaires et des journalistes.

Retour sur la participation du Partenariat à la 16e Assemblée des États Parties à la CPI

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La 16e Assemblée des États parties (AÉP) à la Cour pénale internationale (CPI), à laquelle la délégation du Partenariat canadien pour la justice internationale a participé, est déjà terminée. Rétrospective sur deux semaines riches en événements.

L’AÉP a débuté ses travaux le 4 décembre par une séance plénière d’ouverture qui a été l’occasion de discuter des principaux enjeux de cette session, soit l’élection de six juges et des membres du Bureau, l’activation de la juridiction de la CPI à l’égard du crime d’agression, les situations de non-coopération, la relation de la Cour avec les États parties (en particulier avec les États africains) ainsi que les réparations accordées aux victimes de crimes tombant sous la juridiction de la CPI. Plus tard dans la journée, elle a élu au terme du premier tour de scrutin ses deux premières juges, Mme Tomoko Akane du Japon et Mme Luz del Carmen Ibáñez Carranza du Pérou. Les délégués du  Partenariat ont ensuite assisté à un événement qui portait sur le professionnalisation des enquêtes en lien avec les crimes internationaux. Cette première journée s’est terminée par une réception organisée par Amnesty International en l’honneur du lancement de leur plateforme, « Human Rights in International Justice ».

Au deuxième jour de l’AÉP, trois autres femmes juges ont été élues : Reine Alapini-Gansou, du Bénin; Solomy Balungi Bossa, de l’Ouganda; et Kimberly Prost, du Canada. La délégation du Partenariat a pris part à plusieurs événements parallèles, dont l’un, portant sur la justice réparatrice, a mis en valeur que la pleine application du principe de complémentarité de la CPI ne peut être concrétisée sans le respect droits des victimes des crimes internationaux.

Les délégué.e.s du Partenariat ont amorcé la troisième journée de l’AÉP en espérant que l’AÉP pourrait clore l’élection des juges et amorcer la résolution des nombreux autres défis. Leur souhait s’est concrétisé par l’élection de Rosario Salvatore Aitala de l’Italie, sixième et dernier juge à être élu au terme du neuvième tour. Au final, le processus d’élection se sera avéré beaucoup plus court que lors des élections de 2014, au bénéfice des délégué.e.s du Partenariat. Ces derniers en ont profité pour rencontrer le co-chercheur Mark Kersten et discuter avec lui des enjeux actuels en lien avec la justice internationale. Par ailleurs, les événements parallèles auxquels les délégués ont pris part au cours de cette journée ont porté notamment sur le rôle des juridictions nationales dans la lutte contre l’impunité, l’importance de la dissuasion et du rôle de la CPI dans les violations actuelles des droits humains, les enjeux relatifs à la coopération de la Côte d’Ivoire avec la CPI, les problématiques liées aux crimes sexuels et sexospécifiques, et la qualification de l’écocide comme crime contre l’humanité.

Lors de la quatrième journée, les délégu.e.s du Partenariat ont écouté attentivement les discours des représentants des États Parties, qui sont intervenus en séance plénière pour exprimer publiquement leur position sur différents sujets, incluant le crime d’agression et le budget, et pour lancer des messages au monde et à leurs collègues. Les délégués ont également participé à des événements sur le deuxième anniversaire du African Group for Justice and Accountability (AGJA), sur un projet de traité multilatéral pour les crimes internationaux les plus sérieux, sur les particularités de la Nuremberg Principles Academy et sur la possibilité d’intervention de la CPI pour juger les meurtres extrajudiciaires liés à la drogue commis aux Philippines. De plus, dans le contexte des célébrations relatives au 15e anniversaire de l’établissement de la CPI en 2017 et au 20e anniversaire du Statut de Rome en 2018, Women’s Initiatives for Gender Justice (WIGJ) a lancé en soirée le Mur d’héritage de la justice basée sur le genre, sur lequel le nom de la co-chercheure Valerie Oosterveld apparaît à côté de femmes et d’hommes extraordinaires ayant œuvré pour cette cause (voir ici pour plus d’informations). Lors de cet événement, Mme Brigid Inder a reçu un prix spécial en reconnaissance de son travail chez WIGJ qu’elle quitte au terme de près de 15 ans d’implication.

Durant la cinquième et dernière journée de la première semaine de l’AÉP16, les États non membres du Statut et des membres de la société civile ont présenté leurs déclarations à l’AÉP. Puis, les délégué.e.s du Partenariat ont eu le grand plaisir de pouvoir discuter de façon informelle au sujet de la justice internationale avec le nouveau président de l’AÉP, le juge O-Gon Kwon. Ils ont également pris part au lancement de l’étude « La jurisprudence congolaise en matière de crimes de droit international » ainsi qu’au lancement du rapport du Bureau du Procureur sur les enquêtes préliminaires menées en 2017. La journée s’est terminée par un événement sur la situation du Burundi à la suite de l’ouverture d’une enquête de la CPI à son endroit, lequel a été suivi d’une discussion d’experts sur les immunités en droit international, modérée par Mark Kersten.

Après une fin de semaine occupée par la production de billets de blogue, rapports et publications de toutes sortes, les délégué.e.s ont repris le chemin des Nations Unies dès le lundi 11 décembre, pour le jour 6 de l’AÉP. Les discussions en séance plénière, auxquelles ils ont assisté, ont porté sur la coopération et sur les amendements projetés au Statut de Rome. De plus, la journée a été particulièrement riche en événements parallèles, le partenaire Avocats sans frontières Canada ayant organisé un événement sur les avancées dans la lutte contre l’impunité au Mali. La délégation a également eu l’occasion de se pencher sur le rôle de la CPI dans la responsabilisation pour les crimes graves perpétrés en Ukraine, les progrès effectués dans l’élaboration d’une convention internationale relative aux crimes contre l’humanité, ainsi que le rôle du Conseil de Sécurité et de l’AÉP dans l’amélioration de la coopération des États avec la CPI. Ensuite, en après-midi, les délégué.e.s ont pu effectuer une visite des quartiers généraux de l’ONU, qui fut à la fois instructive et divertissante. Cette journée bien remplie s’est terminée par une réception où un panel d’experts a discuté des relations entre la CPI et l’Afrique, et par la projection d’un film sur la formation des journalistes à la justice internationale.

Fannie Lafontaine s’est jointe à la délégation pour les jours 7 et 8 de l’AÉP, l’enrichissant de son expertise impressionnante et de son dynamisme contagieux. Le jour 7 de l’AÉP était un grand jour pour les délégué.e.s, qui avaient très hâte de rencontrer Mme Louise Arbour, représentante spéciale du Secrétaire général pour les migrations internationales. Après avoir discuté avec elle pendant près d’une heure, les délégués ont assisté aux débats de la séance plénière relativement aux projets de résolutions qui seraient potentiellement adoptés par l’Assemblée à la fin de la semaine. La procureure Fatou Bensouda a également présenté son rapport concernant la situation actuelle au Darfour. Plus tard dans la journée, Avocats sans frontières Canada organisait un second événement en autant de jours, portant cette fois sur les enjeux relatifs au processus de paix en Colombie. Les autres événements parallèles de la journée ont amené les délégué.e.s à réfléchir notamment sur les façons d’améliorer l’égalité des genres au sein du personnel de la CPI, l’utilisation des violences sexuelles et sexospécifiques comme méthodes de guerre, ainsi que sur la lutte contre l’impunité de ce type de violences en République centrafricaine, Colombie, RDC et en Irak. En fin de journée, la délégation a fait une autre rencontre des plus enrichissantes : celle de Catherine Boucher, conseillère juridique à la mission permanente du Canada auprès des Nations Unies. Si le contenu de cette discussion doit malheureusement demeurer confidentiel, les délégué.e.s ont grandement apprécié de faire connaissance avec cette femme immergée dans la pratique du droit international.

Le moment fort du 8e jour de l’AÉP a été l’événement parallèle organisé par la co-chercheure Valerie Oosterveld, qui portait sur les poursuites judiciaires de violences sexuelles et sexospécifiques devant le Tribunal spécial pour la Sierre Leone. Décrit par plusieurs comme le meilleur événement parallèle de la semaine, il rassemblait un panel d’experts modéré par la co-directrice Fannie Lafontaine. Après ce franc succès, les délégués ont pu rencontrer la juge canadienne Kimberly Prost, nouvellement élue à la CPI, pour lui poser des questions de toutes sortes sur sa carrière et, notamment, son opinion sur les enjeux auxquels la Cour fait face en ce moment. Au cours de cette journée, des délégués ont également eu l’occasion d’assister à des événements parallèles portant sur la création d’un Cour pénale inter-américaine qui jugerait des crimes transnationaux en lien avec le crime organisé, et célébrant le vingtième anniversaire de la Convention d’Ottawa sur la prohibition des mines antipersonnel.

Dire que le 9e et dernier jour de l’AÉP était attendu de tous serait un euphémisme. En effet, les yeux du monde entier étaient rivés sur l’AÉP16, dans l’expectative d’une décision historique : l’activation de la compétence de la Cour relativement au crime d’agression. Après avoir adopté es résolutions et des recommandations par rapport à l’élection du Greffier, l’Assemblée a longuement négocié à huis clos concernant l’activation de la compétence de la Cour. Ces négociations devaient normalement durer jusqu’à 18h, mais, aucun consensus n’étant atteint, elles sont sont prolongées bien au-delà. Il était impossible de savoir quand elles se termineraient, et les délégués savaient que s’ils quittaient les locaux des Nations Unies, ils ne pourraient y entrer à nouveau avant le lendemain en raison des restrictions à l’accès du bâtiment. Par ailleurs, la nourriture disponible sur place était très limitée, et tous étaient affamés. La délégation a cependant décidé de rester sur place, bien décidée à faire tout ce qui était en son pouvoir pour assister à cet événement historique. Ce n’est qu’à 21h30 que les ONG ont eu à nouveau accès à la salle de conférence plénière pour assister à ce qui se passait. L’atmosphère y était survoltée. Une dernière version de résolution non ouverte aux négociations a été mise en circulation. Plusieurs minutes plus tard, cependant, une erreur a été signalée dans la formulation du troisième article de celle-ci. L’erreur a éventuellement été corrigée, et une nouvelle version a été communiquée. Après une longue pause permettant des discussions entre eux, un grand nombre d’États ont alors fait des déclarations. C’est à ce moment, que les délégués du Partenariat a remarqué, non sans une certaine fierté, qu’ils étaient les seuls représentants non-étatiques restants à assister à l’Assemblée. Il était alors environ 21h30. Leur patience a finalement été récompensée : peu avant 22h, la résolution a finalement été adoptée sans modification et, chose importante, par consensus! Les déclarations subséquentes des États sont toutefois venues tempérer l’allégresse ambiante, alors qu’ils exprimaient leur opinion de n’être pas liés par la compétence de la Cour. La plénière s’est finalement prolongée dans la nuit jusqu’à 2h30, sous l’œil attentif des délégués du Partenariat, qui étaient toujours présents.

La délégation est unanime à l’effet qu’elle conservera un souvenir absolument impérissable de sa participation à la 16e AÉP de la CPI. Il s’agit d’un événement des plus formateurs tant sur le plan professionnel que personnel, et tant les compétences acquises que les rencontres effectuées resteront bien gravées dans les mémoires. La délégation tient à souligner le travail exceptionnel d’Erick Sullivan, qui a coordonné ses activités à la fois avant, pendant après l’AÉP, en plus de réviser la totalité des publications et nouvelles émanant de chaque délégué et de veiller à ce que la participation de chacun à l’AÉP16 soit une expérience des plus positives et inoubliables.

 

Catherine Savard

© Photos par Maxime Mariage

L’affaire Wong c. HMQ, sur laquelle des étudiants de la Clinique de l’Université d’Ottawa ont travaillé, est entendue par la Cour Suprême

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Novembre 2017 – Des étudiants de la Clinique de l’Université d’Ottawa ont effectué des recherches et des analyses juridiques au support de l’intervention de l’Association canadienne des avocats et avocates en droit des réfugiés (ACAADR) dans l’affaire Wong c. HMQ, qui a été entendue par la Cour Suprême du Canada le 10 novembre 2017. Le principe en cause était qu’un plaidoyer de culpabilité doit être fait de façon volontaire et informée pour être valide. Dans cette affaire, l’accusé avait plaidé coupable sans savoir qu’il deviendrait ainsi criminellement inadmissible au Canada et serait presque certainement expulsé. En appel, il a fait valoir que son plaidoyer était invalide puisqu’il n’était pas informé des risques d’expulsion auxquels il ferait face. Cette affaire est appelée à avoir des répercussions importantes sur les droits des réfugiés et des demandeurs d’asile, incluant les personnes en quête de protection qui ont fait ou feront l’objet de poursuites pour crimes internationaux. Pour assurer l’intégrité du régime de protection des réfugiés internationaux dans ces circonstances, il est essentiel d’avoir un cadre juridique adéquat pour évaluer la validité des plaidoyers de culpabilité.

Les étudiants de la Clinique de l’Université d’Ottawa ayant travaillé sur cette affaire se sont déclarés très satisfaits de leur expérience.

« L’opportunité d’avoir contribué, même modestement, à une intervention devant la Cour Suprême du Canada a été une expérience extrêmement intéressante et gratifiante. Même si l’affaire présentait certaines difficultés factuelles, Wong a le potentiel de créer un précédent très significatif pour les individus faisant face à des conséquences en matière d’immigration du fait de condamnations criminelles. Assister à une audience de la Cour Suprême et entendre des débats de haut niveau sur des enjeux dont nous avions nous-mêmes discutés était surréel, et j’en ai retiré des enseignements précieux sur la pratique du droit et le développement de stratégies de litige, ce que je n’oublierai pas de sitôt. »

– Eli Lo Re, étudiante, Clinique de droit pénal et des réfugiés de l’Université d’Ottawa.

« J’ai été extrêmement heureuse et honorée d’être impliquée dans l’intervention de l’ACAADR devant la CSC. Ç’a été une excellente opportunité d’apprendre sur le terrain comment les meilleurs plaideurs se préparent à un procès, ainsi que les arguments de fond des différentes parties et intervenants. J’ai trouvé particulièrement intéressant d’observer les différents styles de plaidoyers adoptés par chacune des parties, particulièrement lorsqu’analysés à la lumière de leurs positions respectives. De plus, le fait de connaître en profondeur les positions des parties préalablement à l’audience a augmenté mes aptitudes à comprendre et comparer de façon critique chacune des questions des juges et des réponses des parties. »

– Amanda Bergmann, étudiante, Clinique de droit pénal et des réfugiés de l’Université d’Ottawa.

« L’affaire Wong était un exemple parfait de litige d’intérêt public, qui touchait à l’accomplissement de changements sociaux par le système juridique. J’ai trouvé très intéressant d’observer les stratégies orales utilisées par l’avocat de l’appelant dans ses plaidoiries, alors qu’il parlait de façon générale de la nécessité de créer un test, avant de quitter la salle pour que les intervenants discutent des spécificités potentielles d’un tel test. En travaillant sur l’affaire Wong, j’ai appris à considérer et à soupeser les impacts particuliers du droit sur un individu précis par rapport aux changements généraux que peut avoir un jugement favorable sur un domaine de droit en plein développement. »

– Nasser Chahbar, étudiant, Clinique de droit pénal et des réfugiés de l’Université d’Ottawa.

Le Partenariat canadien pour la justice internationale participe à la 16e Assemblée des États Parties à la Cour pénale internationale

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4 décembre 2017 – Pour la deuxième année consécutive, le Partenariat canadien pour la justice internationale est représenté à la 16e Assemblée des États Parties (AÉP) de la Cour pénale internationale (CPI). La délégation, présentée ci-dessous, est composée de praticien.ne.s, d’universitaires et d’étudiant.e.s en relation avec plusieurs organisations non gouvernementales (ONG)  et institutions universitaires.

Leur participation à cet événement annuel, lequel est hébergé par l’ONU du 4 au 14 décembre 2017, leur permettra de travailler à améliorer les remèdes criminels pour les victimes de crimes internationaux et à trouver des solutions aux enjeux complexes qui entravent la réalisation du projet envisagé lors de l’adoption du Statut de Rome.

Cet événement est également une opportunité formidable pour le Partenariat canadien de former une cohorte d’étudiant.e.s qui sont éduqué.e.s, engagé.e.s et intégré.e.s au réseau du droit international et transnational. Via la production de billets de blogue et de gazouillis en direct, nos délégués contribueront à éduquer plusieurs audiences canadiennes relativement aux enjeux, écueils et potentiel du système de justice internationale, et aux priorités à considérer pour l’améliorer. Grâce à leurs expériences et connaissances, les membres de la délégation contribueront à renforcer le rôle du Canada comme chef de file dans la lutte globale contre l’impunité.

Suivez le compte Twitter du Partenariat (@CPIJ_PCJI) et lisez les publications de nos délégué.e.s sur les plateformes de nos partenaires (IntLawGrrls, Quid Justitiae, Justice in Conflict, Blogue d’Avocats sans frontières Canada, PKI Global Justice Journal) pour en apprendre davantage sur les enjeux spécifiques à cette 16e édition de l’ASP et être aux courant des dernières nouvelles et mises à jour.

Qui participe à l’AÉP cette année ?

Universitaires

–       Fannie Lafontaine

–       Valerie Oosterveld

–       Darryl Robinson

–       Mark Kersten

–       Érick Sullivan

Praticien.ne.s

–       Amanda Ghahremani

–       Philippe Tremblay

–       Fergus Watt

Étudiant.e.s

Jenny Poon

Jenny Poon est une candidate de troisième année au doctorat à la Faculté de droit de l’University of Western Ontario. Ses travaux de recherche portent sur le principe de non-refoulement en droit international et européen et incluent une analyse comparative de ce principe au Royaume-Uni et en Allemagne.

Leah Gardner

Leah Gardner a obtenu un diplôme en common law et en droit civil de l’Université McGill en 2016. Dans le cadre de ses études, elle a aussi complété le Semestre intensif en terres, ressources et gouvernements autochtones à la Osgoode Hall Law School. Avant d’étudier le droit, elle a travaillé en tant que Coordinatrice d’éducation populaire pour une ONG de justice sociale à Montréal. Dans ce rôle, elle a mené des programmes sur des sujets tels que l’industrie minière canadienne, le commerce international et les droits économiques, sociaux et culturels. En tant qu’accompagnatrice des droits de la personne en Colombie, Leah a travaillé avec des communautés affectées par l’industrie minière. Elle est par la suite retournée en Colombie, puis a vécu au Panama, pour compléter deux stages juridiques dans les domaines du droit minier et de la responsabilité des entreprises. Leah est présentement membre du conseil d’administration de la clinique juridique Justice and Corporate Accountability Project (JCAP). Elle détient un baccalauréat d’études en développement international de l’Université McGill et a de l’expérience en droit de l’immigration et en droit autochtone au Canada.

Sophie Gagné

Titulaire d’un baccalauréat intégré en affaires publiques et relations internationales (hon.) de l’Université Laval, Sophie complète actuellement une maîtrise en droit sous la supervision des professeures Fannie Lafontaine et Julia Grignon, ainsi qu’un baccalauréat en droit à l’Université Laval. Son projet de mémoire porte sur la qualification de la fin des conflits armés par les juges pénaux internationaux. Elle fait partie de la Chaire de recherche du Canada sur la justice internationale pénale et les droits fondamentaux et est membre du Centre interdisciplinaire de recherche sur l’Afrique et le Moyen-Orient. Sophie collabore étroitement avec la Clinique de droit international pénal et humanitaire et le Partenariat canadien pour la justice internationale.

Maxime Mariage

Maxime complète présentement un diplôme en étude supérieures spécialisées à l’Université Laval et est détenteur de deux maîtrises en relations internationales et en journalisme international. Il a étudié à Beijing et a été stagiaire dans plusieurs organisations internationales telles que le Global Centre for the Responsibility to Protect et Crisis Action à New York. Il a aussi travaillé pour la journal Le Soleil à Dakar, au Sénégal. Il se spécialise en droit international et en droit de la culture, et possède une très grande expérience dans le domaine de la traduction légale.

Geneviève Geneau

Geneviève Geneau est candidate au doctorat en droit à l’Université d’Ottawa sous la direction de la professeure Muriel Paradelle. Ses recherches portent principalement sur la criminalisation des violences sexuelles commises à l’égard des femmes, dans le cadre d’un crime de génocide, en droit international pénal. Elle est également professionnelle de recherche auprès de la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires de l’Université Laval et chargée de cours à l’Université d’Ottawa.

Silviana Iulia Cocan

Silviana Cocan est candidate au doctorat en droit à l’Université Laval en cotutelle avec l’Université de Bordeaux, en France. Elle écrit présentement une thèse sur le dialogue entre les juridictions et quasi-juridictions protégeant les droits humains. Plus spécifiquement, elle étudie le dialogue judiciaire en lien avec la prohibition de la torture et d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ses intérêts de recherche sont le droit international public, les droits humains ainsi que le droit international pénal et humanitaire. Silviana participe à la Clinique de droit international pénal et humanitaire de l’Université Laval.

Catherine Savard

Catherine Savard est assistante-coordonnatrice du Partenariat canadien pour la justice internationale. Elle termine présentement son baccalauréat en droit à l’Université Laval. Au cours de ses études, elle a eu l’occasion de réaliser une année d’étude à l’Institute for Human Rights d’Åbo Akademi University, en Finlande. De retour à l’Université Laval, elle s’est impliquée à la Clinique de droit international pénal et humanitaire dans le cadre de mandats de recherche, notamment en lien avec le crime d’agression en droit international, la compétence universelle et le Tribunal spécial pour le Liban. Ses intérêts de recherche sont le droit international pénal et humanitaire et les droits humains.

Nicole Tuczynski

Nicole Tuczynski est une candidate au LL.M (Common Law) à l’Université d’Ottawa. Depuis plus de deux ans, elle travaille dans le domaine politique à la Colline parlementaire pour un membre du Parlement. Ses intérêts de recherche s’articulent autour de la Cour pénale internationale et des aspects juridiques et politiques du système de santé. Plus spécifiquement, ses recherches actuelles portent sur l’un des buts spécifiques de cette juridiction, soit la fin de l’impunité pour les auteurs de génocides, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Nicole est détentrice d’une M.A. en sciences politiques, avec une collaboration en justice transitionnelle et reconstruction post-conflits, et d’un B.A. (hon.) en cciences politiques, tous deux de la Western University. Sa première maîtrise portait également sur la justice internationale et s’intéressait au mandat du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie.

Annika Weikinnis

Annika Weikinnis effectue des études de maîtrise en droit à l’Université d’Ottawa. Ses recherches portent sur le droit international pénal et, plus particulièrement, sur la responsabilité des entreprises transnationales dans la perpétration de crimes internationaux. Elle est détentrice d’une maîtrise en politique et relations internationales de l’University of Aberdeen et d’une maîtrise en droit et politiques de sécurité internationale de la Vrije Universiteit Amsterdam.

Isabelle Jacovella Rémillard

Isabelle est en charge du projet d’Engagement communautaire pour la justice internationale du Centre canadien pour la justice internationale (CCJI), un projet qui souligne les diverses initiatives d’accès à la justice des clients du CCJI au moyen d’une plateforme multimédia. Dans le cadre de ce projet, elle est également responsable de la coordination du rayonnement numérique et de l’organisation d’ateliers de formation juridique auprès des communautés concernées. Elle détient un baccalauréat en études des conflits et droits humains de l’Université d’Ottawa et un double baccalauréat en droit civil et common law de l’Université McGill. Elle détient également un certificat professionnel en assistance humanitaire du McGill Humanitarian Studies Initiative. Isabelle s’intéresse tout particulièrement aux enjeux de violence sexuelle en temps de guerre, ainsi qu’au cadre de protection des enfants soldats en droit international humanitaire.

 

La Cour d’appel confirme qu’une poursuite concernant l’esclavage contre une compagnie minière canadienne pourrait procéder au Canada

By Communiqués de presse, Nouvelles No Comments

24 novembre 2017 La Cour d’appel de Colombie-Britannique a aujourd’hui rejeté la demande de forum non conveniens par la compagnie Nevsun Resources Limited (TSX: NSU / NYSE MKT: NSU). La décision signifie que les demandeurs, des ressortissants Érythréens, sont autorisés à poursuivre leur plainte contre Nevsun au Canada. La plainte dénonçe le recours à  l’esclavage et au travail forcé de la compagnie pour la construction de sa mine, Bisha, en Érythrée.

C’est la première fois qu’une cour d’appel au Canada autorise une poursuite collective en délits civils portant sur l’esclavage moderne.

La Cour a rejeté la prétention de Nevsun, selon laquelle la plainte devrait être entendue en Érythrée plutôt qu’au Canada.  La juge Mary Newbury a décrit la situation en Érythrée comme étant « défavorable à la tenue d’un procès, ou favorable à la tenue d’un procès présidé par un juge qui ne soit pas véritablement indépendant des intérêts de l’État compte tenu d’un système juridique largement influencé par le Président et des militaires partisans du régime. » [Traduction non-officielle].

La Cour a permis aux demandeurs de poursuivre leur demande en justice faisant état de crimes contre l’humanité, esclavage, travail forcé et torture. C’est la première fois qu’une cour canadienne reconnaît qu’une entreprise peut être assujettie à une poursuite civile qui repose sur le droit international et les droits humains

La démande en justice fut déposée en novembre 2014. Elle allègue que Nevsun a engagé des sous-traitants  contrôlés par l’État et par l’armée érythréens pour construire les installations de la mine de Bisha. Les demandeurs prétendent la compagnie, de concert avec l’armée, a recouru à du travail forcé et que les employés ont travaillé dans des conditions abominables.

« Nous sommes ravis qu’il y aura un procès dans cette affaire », affirme Joe Fiorante, C.R., de Camp Fiorante Matthews Mogerman, avocat principal des plaignants. « Nevsun devra maintenant répondre devant les tribunaux canadiens à des allégations de complicité, d’abus des droits humains et de travail forcé dans sa mine de Bisha. »

Depuis l’inscription de l’affaire par les trois demandeurs Érythréens, 51 personnes de plus se sont jointes à la poursuite contre Nevsun.

« Je me réjouis qu’une cour canadienne entende nos revendications », a affirmé Gize Araya, un des plaignants. « Depuis le début de cette affaire, nous avons espéré que le Canada nous rende justice pour nos souffrances à la mine de Bisha. »

La Cour a également débouté l’argument de Nevsun selon lequel la compagnie devrait bénéficier de l’immunité en raison de la possibilité que les activités du gouvernement érythréen seraient visées, y compris les allégations graves concernant des violations des droits humains. La juge Newbury, qui s’est appuyée sur un jugement récent au Royaume-Uni, a écrit que « la torture (et j’ajouterais le travail forcé et l’esclavage) “contrevient aux règles impératives du droit international ainsi qu’aux valeurs du droit interne canadien”. »

Un jugement similaire a été rendu plus tôt cette année contre la compagnie Tahoe Resources. La décision dans l’affaire Tahoe a ouvert la voie à un procès contre la compagnie canadienne pour des blessures infligées sur des manifestants au Guatemala, qui ont été fusillés à l’extérieur de la mine de l’entreprise.

« Les affaires Nevsun et Tahoe démontrent que les tribunaux canadiens ont compétence sur les compagnies canadiennes qui font affaires à l’étranger », a déclaré Amanda Ghahremani, Directrice juridique du Centre canadien pour la justice internationale. « Lorsqu’il y a un risque important d’injustice pour les demandeurs dans un système juridique étranger, il est préférable que la cause soit entendue ici. »

Les plaignants sont soutenus par une équipe juridique composée du cabinet d’avocats vancouvérois Camp Fiorante Matthews Mogerman (CFM); du cabinet ontarien Siskinds LLP (Nick Baker); de l’avocat torontois James Yap; et du Centre canadien pour la justice internationale (CCJI). Cette victoire n’aurait pas été possible sans le soutien de Human Rights Concern Eritrea et les efforts sans relâche d’Elsa Chyrum.

 

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